Des glas ont suivi l’Angélus :
Des jours humains sont révolus !
Sous les cieux voilés d’une taie,
Le soleil bas rougit la haie
Et les marécages velus ;
Vers la grande châtaigneraie
Aux patriarches vermoulus,
Tout l’horizon n’est qu’une plaie.
Avec des flux et des reflux,
Le vent traîne par la saulaie
Les gémissements superflus
Des glas.
Voici dormir, sillons, futaie,
Étangs, rocs, buissons chevelus,
L’homme seul frémit et s’effraie
Dans ces ravins, sur ces talus
Où se mêle au cri de l’orfraie
Le monotone jamais plus
Des glas !
In La Nature (1892)