Dans le champ planté de colzas,
De luzerne et de betteraves,
Devant les grands bœufs doux et graves
Je passais comme tu passas.
Longtemps avec moi tu causas,
Par un matin des plus suaves,
Dans le champ planté de colzas,
De luzerne et de betteraves.
Et si bien tu t’apprivoisas,
Toi la fille aux pieds nus, qui braves
L’herbe humide et le bord des gaves,
Qu’en souriant tu me baisas
Dans le champ planté de colzas !
In Dans les brandes, LXIX (1877)