« Petit Elfe »,
par Claude Beaubestre (2009)
(À la mémoire de Sabine Sicaud)
Quand les forces s'en vont.
Un ami, seulement, aurait pu
Apaiser ce tourment
Nauséeux qui t'étreignait.
Dire le malheur pour
L'exorciser
Et oublier toute cette
Souffrance.
Filliou te tenait la main,
Ombre d'amour, penchée sur toi
Recroquevillée au fond de ton être,
Couvant cette douleur infinie,
Épuisante qui te laissait
Suffocante, pâle mais souriante.
S'extraire doucement du réel,
Écrire cette poésie pure et frêle,
Nier le silence de la mort et murmurer :
« Vassili, Vassili, parce que tu as froid, ce soir, »
– Ô ce froid qui t'éteint quand tu le chantes ! –
« Ne nie pas le soleil »
Tu t'es tue, alors, dans le froid de la mort.