Déjà crisse la cigale,
Des fleurs le parfum s'exhale ;
Il revient brillant et gai
Le mois de mai.
De roses il se couronne ;
À pleines mains il les donne
Ces riants et frais atours
De nos beaux jours.
Sur la côte, dans la plaine,
On respire son haleine ;
Il épanouit les coeurs
Comme les fleurs.
Vite, courez à sa fête,
Car jamais il ne s'arrête ;
Sur les champs qu'il a parés...
Courez !... Courez !...
Elle entend le signal, cette vive jeunesse
Qui danse autour du mai que vous voyez là-bas...
Oui, sautez, mes enfans ! il est court, il vous presse
Le temps d'aimer, le temps où l'on ne gémit pas...
Que dis-je ! avec les pleurs est-il jamais de trève ?
Et tandis qu'un moment la joie est parmi vous,
Une voix de douleur à vos côtés s'élève,
Qui soupire ces mots si tristes, mais si doux :
Oui, les voilà, mes hirondelles,
Les deux mêmes qui, tous les ans,
Sous mon toit reviennent fidèles,
Au premier souffle du printemps...
On ne les a pas séparées ;
Aussi, que leur chant est joyeux !
Comme leurs plumes sont lustrées !
Comme brillent leurs petits yeux !
Extrait du chant 2 de Marthe - Élégie villageoise (1854)
Des fleurs le parfum s'exhale ;
Il revient brillant et gai
Le mois de mai.
De roses il se couronne ;
À pleines mains il les donne
Ces riants et frais atours
De nos beaux jours.
Sur la côte, dans la plaine,
On respire son haleine ;
Il épanouit les coeurs
Comme les fleurs.
Vite, courez à sa fête,
Car jamais il ne s'arrête ;
Sur les champs qu'il a parés...
Courez !... Courez !...
Elle entend le signal, cette vive jeunesse
Qui danse autour du mai que vous voyez là-bas...
Oui, sautez, mes enfans ! il est court, il vous presse
Le temps d'aimer, le temps où l'on ne gémit pas...
Que dis-je ! avec les pleurs est-il jamais de trève ?
Et tandis qu'un moment la joie est parmi vous,
Une voix de douleur à vos côtés s'élève,
Qui soupire ces mots si tristes, mais si doux :
Oui, les voilà, mes hirondelles,
Les deux mêmes qui, tous les ans,
Sous mon toit reviennent fidèles,
Au premier souffle du printemps...
On ne les a pas séparées ;
Aussi, que leur chant est joyeux !
Comme leurs plumes sont lustrées !
Comme brillent leurs petits yeux !
Extrait du chant 2 de Marthe - Élégie villageoise (1854)